La durabilité est-elle un concept dépassé ?
Un concept de plus de 30 ans qui reste d'actualité et prend de l'importance
Initié en 1987 avec le rapport Brundtland puis démocratisé pendant le sommet de la Terre en 1992, ce concept a pour objectif de répondre aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futurs à répondre aux leurs.
Cette notion a été schématisée dans l’imaginaire commun par la croisée de 3 enjeux : social, économique et environnemental.
Laissant ainsi penser qu’il y avait des possibilités pour un développement économique en faisant fi des aspects sociaux et environnementaux ! La substitution du capital : ou comment penser qu’on peut créer du capital économique en détruisant du capital social ou environnemental.
Et pourtant, 38 ans plus tard, les constats sont clairs :
- 6 des 9 limites planétaires sont dépassées
- La biodiversité s’effondre
- Le climat se réchauffe et les conséquences sont bien visibles
Le modèle actuel n’est donc clairement pas durable et un changement de paradigme est indispensable.
Il est temps de remettre la durabilité au cœur des modèles d’affaires !
Les objectifs de développement durable
Le développement durable reste pourtant un levier de développement fort et en évolution.
Les 197 États membres des Nations Unies ont adopté en septembre 2015 un plan avec des objectifs de développement durable à horizon 2030.
Les 17 ODD – objectifs de développement durable – liés entre eux, offrent un cadre pour un développement juste à travers les pays du Monde entier. Cette action commune, vaste et universelle est un véritable plan d’action ambitieux pour l’humanité et la planète.
La théorie du Donut
La notion de durabilité a été reprise par l’économiste Kate Raworth qui l’a représentée sous la forme de théorie du donut.
Il correspond à l’espace sûr et juste pour l’humanité. Un espace permettant de garantir à toutes et tous un socle d’enjeux sociaux, et de respecter un plafond environnemental, représenté par 9 limites planétaires. Cette théorie s’applique à toutes les échelles, de l’entreprise, du territoire, de l’état. Elle a fait l’objet d’expérimentation par exemple dans la ville d’Amsterdam, Bruxelles, Melbourne ou Grenoble.
La durabilité forte
L’économie ne peut exister que s’il y a un socle social : pas d’entreprise sans humain. Même en plein boom de l’IA, les algorithmes sont entraînés et vérifiés par des humains.
La société ne peut subsister sans environnement : notre vie est dépendante du climat, de la qualité de la biodiversité, des niveaux de pollution, de la disponibilité de l’eau…
La durabilité est concrétisée via la directive européenne CSRD (corporate sustainability reporting directory) qui entre en application et introduit la notion de « rapport de durabilité«